L’interview de Joël Dumeil (25 ans à l’ESV)

N41 – Jeudi 20 mai 2021 – Ce jeudi soir nous avons la chance d’interviewer une figure HISTORIQUE du club. Joël Dumeil a joué pratiquement 25 saisons à l’ESV. Il a été également éducateur de l’équipe réserve et surtout membre actif du Fanzine « La Vie en Jaune. » Rencontre…

Bonjour Joël, pouvez-vous nous raconter vos souvenirs de joueur à l’ESV ?
« J’ai évolué à l’ESV en tant que joueur de 1980 (débutant) à 2004 (séniors) avec une année en OFF lors de la saison 1994-95 à cause de mes études à l’étranger. Du coup, mes souvenirs sont nombreux !

Je me rappelle des premiers entraînements en catégorie U6/U7 anciennement débutants sur l’actuel synthétique qui n’était, à l’époque, qu’un simple terrain en terre.

Nos premiers matchs, en U8/U9 anciennement poussons, se jouaient le Samedi après-midi sur le « terrain gris » en face de l’Amicale Boule. A cette époque les shorts avaient des poches dans lesquelles se trouvait mon mouchoir en tissu. 

A la fin de la saison, il y avait également le fameux tournoi de l’ESV qui réunissait la majeure partie des équipes du département. C’était notre Coupe du Monde à nous !

Dès la catégorie « pupille », nous jouions à 11 contre 11 sur un grand terrain alors que nous devions avoir tout juste 10 ans … Le rêve ultime était de jouer sur l’herbe mais cela n’arrivait qu’une ou 2 fois par saison afin de préserver l’état de la pelouse pour les adultes et notamment l’équipe fanion.

La passion du foot à l’ESV a rapidement pris le pas sur tout le reste et je passais tous mes Dimanches au stade : le matin comme joueur et l’après-midi comme supporter. A Irénée Laurent, il y avait toujours du monde pour encourager les jaunes. Les anciens étaient plutôt chauvins et l’ambiance pouvait rapidement devenir électrique lors des matches à enjeu.

Devenu adolescent dans les catégories anciennement minimes et cadets, nous nous entraînions deux fois par semaine les Mercredis et Vendredis.
Complètement mordus, nous avions eu l’autorisation du coach de profiter des installations le Lundi soir pour faire une séance supplémentaire ! Je me rappelle des débuts et fins d’entraînement lors desquels il fallait passer par-dessus la balustrade du terrain en herbe pour aller allumer puis éteindre les projecteurs sous la tribune … De même, une rotation hebdomadaire avait été mise en place pour réaliser le traçage à la chaux du terrain « stabilisé » le Samedi matin afin que les matches du week-end puissent se jouer dans de bonnes conditions !
Ensuite sont arrivées les années juniors (U18) avec les matches le Samedi après-midis propices à de nombreuses soirées mémorables entre copains. Tout le monde restait après le match ! Il n’était pas imaginable de passer le Samedi soir ailleurs qu’au stade !

Un peu plus tard, j’ai connu les années séniors et l’honneur de jouer pour l’équipe fanion ! A cette époque, l’équipe « 1 » évoluait déjà en Ligue Rhône Alpes mais toutes les catégories jeunes jouaient en District. Je n’avais donc jamais connu les déplacements en car auparavant. Autant dire que je n’ai pas été déçu ! L’aller était généralement animé par les parties de cartes tandis que le retour, surtout lors des longs trajets, était souvent riche en émotions en tout genre entre l’apéro, les chants verriers et toutes sortes d’anecdotes impossibles à raconter ici.

Enfin j’ai terminé ma carrière de joueur en 2004 avec l’équipe réserve au sein de laquelle le but était d’encadrer les jeunes joueurs. J’ai été donc coach de cette équipe.              

Ces 25 ans sont passées à une vitesse folle mais tous les souvenirs partagés resteront à jamais dans ma mémoire. Quelle chance d’avoir pu porter les couleurs de l’ESV . »


Par la suite qu’est-ce qui vous a poussé à coacher l’équipe réserve séniors ?

« Comme je vous l’ai dit plus haut dans l’interview, ma carrière s’est terminée en Juin 2004. Des douleurs récurrentes aux hanches ont précipité ma décision de raccrocher les crampons. L’équipe réserve se retrouvant sans coach, j’ai accepté d’occuper ce poste durant 4 ans afin de rendre au club ce qu’il m’avait apporté ! De plus, après toutes ces années à l’ESV, il m’était impossible d’envisager ma vie loin de toutes ces personnes qui, au fil des années, étaient devenues une vraie famille.

Ainsi, avec les dirigeants qui m’ont accompagné chaque Dimanche, nous avons essayé de véhiculer les valeurs de notre club de cœur aux 4 coins du département. Les résultats sportifs (notamment la première année) n’ont pas forcément été à la hauteur mais, là encore, les anecdotes et souvenirs sont légion !

 Au final, même s’il a parfois fallu élever la voix dans les vestiaires à la mi-temps, je peux dire que ce fut une expérience enrichissante à tout point de vue. »


Le club de l’ESV ne laisse personne indiffèrent quand il croise la route des verriers. Quelles sont les personnes qui vous ont le plus marqués ? 

« Au cours de toutes ces années, j’ai côtoyé énormément de monde au sein de l’ESV : des joueurs de grande qualité, des entraîneurs inspirants qui m’ont transmis leurs connaissances, des dirigeants passionnés, des présidents investis dans leur mission et un grand nombre de bénévoles au service du club. De ce fait, il m’est totalement impossible de citer des noms sans risquer d’en oublier !

Veauchois de naissance, l’ESV a joué un grand rôle dans mon éducation. Durant ces quelques 25 saisons, j’ai appris le respect de l’autre et des règles en général. J’ai compris que le collectif est une valeur sûre qui permet parfois de déplacer des montagnes. J’ai également vu des dizaines de personnes donner de leur temps libre de manière désintéressée dans le seul but de faire plaisir aux autres. A une période de ma vie, je crois que je venais tous les jours au stade. On y trouvait toujours des visages connus et quelques copains pour taper dans le ballon. C’était vraiment une sensation incroyable de rentrer dans les locaux du club et de se sentir comme chez soi !

J’ai toujours été très fier de porter les couleurs de l’ESV, de faire partie de cette famille car je savais que j’étais un privilégié. J’ai rapidement compris que l’ambiance qui régnait au sein du club n’avait rien d’ordinaire comparé à ce qui existait ailleurs ! Les nombreux supporters qui se déplaçaient et se déplacent encore aujourd’hui lors des rencontres de Coupe de la Loire en sont un parfait exemple !

Pour conclure, je dirais que c’est en grande partie l’ESV qui m’a fait devenir l’homme que je suis aujourd’hui et, pour cela, je profite de ces quelques lignes pour remercier toutes les personnes dont j’ai croisé le chemin durant mon périple veauchois. »


Pour terminer, vous avez grandement contribué à la réussite du Fanzine de l’époque « La vie en jaune ». Comment cela fonctionnait à l’époque où internet n’avait pas encore pris le pas ?

« La Vie en Jaune (LVJ) a vu le jour sous l’égide du président Alain BONNAND. Ce dernier, persuadé que le club méritait de se doter d’un outil de communication interne, a fait appel à quelques bonnes volontés du cru dont je faisais partie. C’est ainsi qu’avec une bande de bons copains motivés, nous nous sommes attelés à la tâche !

L’objectif de départ était de raconter la vie du club sous la forme d’un fanzine mensuel agrémenté de quelques rubriques bien senties. Ainsi, chaque Vendredi, nous nous donnions rendez-vous au stade pour préparer le numéro suivant. Les 3 premiers Vendredis étaient consacrés au partage des idées et des tâches alors que la mise en page et l’impression finale se faisaient le 4ème Vendredi pour parution dès le lendemain. Le bureau nous avait équipé d’une imprimante de manière à nous faciliter la tâche.

Il faut bien reconnaître que l’inspiration avait parfois du mal à venir. Aussi, nous décidâmes assez rapidement de nous munir de quelques boissons euphorisantes pour favoriser notre créativité … Là encore, je peux vous assurer que nous avons partagé quelques moments de franche rigolade !

Cependant, nous avions tout de même un peu de pression, car, au fil des numéros, la parution de LVJ devenait un événement attendu au sein du club. Internet n’étant pas encore omniprésent, LVJ était éditée sous format papier à quelques dizaines d’exemplaires puis mise à disposition à la buvette ou dans les vestiaires.

LVJ relatant les actualités du club, son arrivée suscitait quelques craintes parmi les lecteurs qui pouvaient se « faire couiller » en dernière page dans les brèves. L’édito était réalisé soit par un membre important du club (ex. : président) soit par l’un d’entre nous. On pouvait aussi retrouver l’interview et le dessin du mois ou encore les résultats des différentes équipes. Enfin, on ne peut pas parler de LVJ sans évoquer « Le propos du Faramelan ». Cette rubrique, écrite par Julien JEAN en gaga stéphanois, racontait les aventures locales d’un supporter veauchois légèrement prétentieux…

La mémoire me fait défaut pour définir la durée de cette aventure littéraire, mais je pense que nous avons dû sortir, mes camarades et moi, une petite vingtaine de numéros (à confirmer).

Encore des moments forts en émotion autour de l’Étoile Sportive de Veauche !. »

Propos recueillis par Yohan Dépalle @yohandepalle

Finale Coupe de la Loire vs CSADN Roanne à Matel (1996)
(Joël Dumeil Au milieu en bas)
Joël Dumeil (En Haut 2' en partant de la droite capitaine)
Joël Dumeil (En Haut 4' en partant de la droite) en 1980